Panorama 2025 : Les chiffres majeurs qui dessinent la vie associative en Lorraine

La Lorraine demeure fidèle à son image de région impliquée et créative. Les chiffres de 2025 confirment que l’animation par le tissu associatif ne faiblit pas, au contraire.

• Près de 36 800 associations actives réparties dans toute la région en 2025 (source : Répertoire National des Associations – RNA, chiffres ramenés au périmètre Lorrain). Le nombre total d’associations inscrites dépasse même les 43 000, mais près de 15 % n’ont pas d’activité déclarée sur les trois dernières années.
• Répartition sectorielle :
  • 35 % dans le sport et les loisirs sportifs
  • 27 % dans le secteur socioculturel, enfance, jeunesse et éducation populaire
  • 15 % autour du social, de l’inclusion et de la solidarité
  • 9 % dans la culture, patrimoine, médias
  • Le reste étant partagé entre environnement, santé, secteur professionnel et diverses causes émergentes.
• Une densité record : Pour 1000 habitants, on compte près de 8,5 associations (soit une densité comparable à celle de l’Occitanie et supérieur à la moyenne nationale établie à 7,9 – source INSEE, 2024).

L’engagement bénévole se renouvelle en Lorraine, avec des spécificités propres à la région. Voici les principaux enseignements pour 2025 :

• Plus de 460 000 bénévoles réguliers (soit environ 16 % de la population régionale, adultes et adolescents inclus) – chiffres croisés France Bénévolat et Insee.
• Une féminisation accrue : 57 % des engagements réguliers sont portés par des femmes, tendance en hausse depuis 2020.
• Rajeunissement progressif : la tranche des 16-30 ans représente aujourd’hui 21 % de l’ensemble des nouveaux bénévoles (France Bénévolat 2024), favorisée par les dispositifs comme le Service Civique et l’émergence des missions numériques ou événementielles courtes.
• Engagement ponctuel en hausse : 32 % des bénévoles interviennent sur des actions “flash” (festivals, collectes, événements sportifs…), signe de la diversification de l’engagement (source : Observatoire régional de la vie associative 2025).
• Le cumul d’engagements : près d’1 bénévole sur 6 contribue à plusieurs associations à la fois, témoignant d’une vraie circulation des savoir-faire locaux.

: En 2024, c’est un collectif lorrain (Jeunes & Citoyens Nancy) qui remporta le Prix national de l’Innovation associative grâce à une plateforme mêlant bénévolat, orientation et ateliers citoyens ouverts. Illustration d'un dynamisme local et de l’adaptation rapide aux nouveaux modes d’engagement.

Les associations lorraines dessinent un maillage où la petite structure reste la norme, mais évolue dans ses pratiques :

• 94 % ont moins de 6 salariés (source : URSSAF Lorraine, 2024).
• 77 % ne comptent aucun salarié et fonctionnent exclusivement sur la base du bénévolat (CNVA, données 2023 actualisées).
• Âge moyen : la moitié des associations ont moins de 15 ans d’existence.
• Mixité des publics touchés : plus d’un tiers des associations sportives et de jeunesse affirment accueillir un public intergénérationnel (étude mouvementassociatif.org, 2024).
• Vers une gouvernance renouvelée : 41 % des associations déclarent avoir intégré récemment de nouveaux membres au sein de leur conseil d’administration, ce qui témoigne d’un renouvellement – parfois contraint par la difficulté à fidéliser.

La question des ressources reste centrale. Les chiffres régionaux 2025 montrent :

• Financements publics :
  • 56 % des associations lorraines reçoivent une subvention d’une collectivité territoriale.
  • La part moyenne des financements publics dans les budgets reste en légère baisse (passée de 35 % en 2017 à 28 % en 2025 – enquête Le Mouvement Associatif Grand Est, 2024).
• Recours au mécénat et au sponsoring : 19 % des structures reçoivent un appui privé régulier (business clubs, PME locales, fondations… source : Observatoire du financement associatif 2025).
• Recettes propres (cotisations, billetterie, ventes) : désormais le principal poste de recettes pour 44 % des associations.
• Nouveaux modèles hybrides : On relève une depuis 2018 (restauration événementielle, prestations, éditions…), dans le respect des équilibres fiscaux et juridiques (source : France Générosités, 2025).

À noter que la montée de l’incertitude sur les appels à projets et la complexité administrative sont cités comme des freins persistants à la consolidation des activités (source : Bilan Maillage Grand Est, 2024).

• Digitalisation : Près de 72 % des associations lorraines disposent désormais d’au moins un outils numérique de gestion (newsletter, fichier adhérents, réservation en ligne…), contre 54 % en 2019 (étude Baromètre Numérique Asso, 2024).
• Accessibilité accrue : 49 % développent des actions mieux adaptées aux personnes éloignées du numérique ou de certains services (solidarité alimentaire mobile, boîtes à livres connectées...)
• Responsabilité écologique : La moitié des associations, même hors secteur dédié, intègrent une dimension environnementale à leurs actions (recyclage, réduction déchets, circuits courts…). Plus de 600 "éco-manifestations" ont été labellisées en 2024 dans le Grand Est, dont 220 en Lorraine (source : ADEME Grand Est).

Les associations de Lorraine sont donc à la fois des acteurs de traditions (fêtes de villages, clubs sportifs) et d’innovation (tiers-lieux, événements culturels numériques, solidarités mobiles).

Ce panorama ne serait pas complet sans aborder les défis qui traversent la vie associative régionale :

• Renouvellement des bénévoles : bien que les jeunes soient plus présents, la stabilité des équipes reste fragilisée, surtout dans les zones rurales où le recrutement et la fidélisation demeurent des enjeux permanents.
• Professionnalisation accrue : l’attente de compétences précises (trésorerie, numérique, gestion de projet) augmente, parfois plus vite que la capacité des associations à former leurs membres.
• Mutualisation et coopération : 36 % des associations lorraines participent aujourd’hui à un réseau ou un collectif inter-associatif, un chiffre en croissance, reflet d’une envie de “faire ensemble” et d’optimiser des moyens limités.
• Accessibilité des aides et accompagnements : souvent concentrés en métropoles (Nancy, Metz), les dispositifs peinent encore à pénétrer certains territoires ruraux ou “isolés” de la région.

La photographie associative de la Lorraine en 2025 est celle d’un secteur dense, diversifié, créatif mais encore fragile face à certains bouleversements (financement, mutation des publics, complexité administrative). Saisir l’ampleur de cette vie associative, c’est aussi en mesurer la capacité d’innovation sociale, d’adaptation et de dynamisation de la cohésion régionale.

Les associations, petites ou grandes, rurales ou urbaines, sportives, culturelles ou solidaires, restent des pivots dans la fabrique du lien social et du développement local. Multiplier les passerelles, renforcer le dialogue entre partenaires publics et privés et valoriser la richesse méconnue de ce tissu représentent des enjeux majeurs. Dans un contexte de transitions multiples, la Lorraine associative continue d’expérimenter, de collaborer et d’imaginer d’autres façons d’accompagner ses habitants.

Pour explorer plus en détail certains aspects de ces évolutions, retrouvez prochainement nos analyses thématiques sur les enjeux du bénévolat, la digitalisation des pratiques ou encore les innovations sociales inspirantes en Lorraine.

• Sources principales : INSEE Grand Est, France Bénévolat, Observatoire régional de la vie associative, CNVA, France Générosités, URSSAF Lorraine, ADEME Grand Est, Baromètre Numérique Asso.